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Indiana Teller

 

Lune de printemps

Monologue

Mon nom est Indiana

 

J'ai dix-huit ans et je suis un monstre.

Pas le genre avec des tentacules et des taches violettes, qui fonce sur les gens avec des grands « Gaarrrghhh ». Non, le genre anodin, qui se fond dans la masse. Qui ressemble aux humains.

Les plus dangereux.

Enfin pas moi, vu que je ferais pas de mal à une mouche. En fait, il faudrait déjà que j'arrive à l'attraper.

Je n'ai aucun signe distinctif. Pas de cicatrice sur le front, d’œil caramel, de longues dents et de soif de sang. J'ai un nombril comme tout le monde et si on donnait mon sang à quelqu'un, contrairement à celui de Superman, ça ne lui ferait rien.

Mes yeux sont bleus et bleus. Bleu foncé sur l'extérieur, clair au centre. Lorsque je suis fatigué, ça me donne un air de hibou surpris.

Ah, si, mes cheveux sont bizarres. D'un blond doré, ils sont noirs d'encres aux pointes. J'ai beau les coupés pour que les pointes noirs disparaissent, rien à faire. Mes cheveux poussent tellement vites qu'en trois jours, elles reviennent.

Il paraît que je suis mignon. C'est Nanny, la femme qui s'occupe de moi depuis que je suis tout petit, qui me l'a dit. Probablement les yeux de l'amour. Ma plus grande originalité, c'est mon prénom : Indiana. Man mère était dingue d'Indiana Jones, son héros.

Indiana Teller est mon nom. Pathétique.

J'ai quand même deux, trois avantages. Je vois mieux que la plupart des gens, mon ouïe et mon odorat également sont meilleurs et, croyez-moi, au milieu d'une foule, je le regrette souvent.

Qu'on ne vienne pas me dire que ce sont des qualités de prédateurs. Les lapins entendent très bien aussi.

J'ai une grande famille, des tas de cousins, cousines, un grand-père et une grand-mère, Karl et Amber Teller. Et une mère. Jessica.

Folle.

Elle vit à plein temps dans un institut très spécial, réservé à nos races anormales ou « ab-normales » comme dit grand-père. Son esprit divague, incapable de discerner présent, passé ou futur. Elle ne sait jamais où elle est. Il arrive qu'elle ne sache même pas qui elle est. La voir me fend le cœur, alors je n'y vais que rarement. De toute façon, cinq fois sur six, elle ne se rend pas compte de ma présence.

Peut-être qu'elle m'en veut.

Après tout, à cause de moi, elle a tué mon père.

 

 

Chapitre 1

Celui qui n'était pas un loup

 

Contrairement à moi, mon histoire n'a rien de banal. Je suis né dans une respectable famille de loups-garous. Respectable parce que grand-père est à la tête de l'un des clans les plus puissants d'Amérique du Nord, qui chapeaute tous les autres.

Loups-garous, parce que lui et grand-mère en sont deux. Comme mon père.

Mais pas comme ma mère.

Oh mince alors, encore une histoire de loup-garou. Avec hurlements, morsures et bagarres avec les vampires à la clef.

Pas du tout.

Si je rencontre un vampire, la seule chose que je pourrai faire c'est « ouille » lorsqu'il me plantera ses dents dans le cou.

Je n'en suis pas un. Je veux dire pas un loup-garou.

Nous vivons dans le Montana. Trente-sept million d'hectares, moins d'un million d'habitants. Avec l'Alaska et le Wyoming, c'est l'Etat d'Amérique possédant la plus faible densité de population. [...]

Quand vous êtes un loup-garou comme mes grands-parents, vous fuyez les êtres humains. Sous peine de vite voir ressortir les fourches et les flambeaux. De plus, les loups-garous sont paresseux. Mettez-leur des daims qui filent à fond où des vaches qui ont du mal à atteindre le quarante à l'heure, devinez ce qu'ils vont choisir ?

Les loups-garous sont comme les vrais loups. [...]

Notre savoir est ancien et fondamental. Nos scientifiques comme nos généticiens sont les meilleures du pays. Nos vaches sont plus solides, plus productives, nos lignées sont recherchés.

Cela nous a rendus riches. Ce qui était indispensable, car la richesse peut acheter la discrétion.

Non, ce n'est pas non plus l'histoire d'une famille riche un peu plus atypique que les autres. Nous sommes riches car nous n’avons pas le choix. Personne ne doit savoir que nous existons. Seul l'argent peut nous protéger. De soupçonnables, nous rendre simplement excentriques. D'où les vaches.

J'ai donc vécu tout ma vie entouré de gros animaux poilus et meuglant. C'est gentil les Bos Taurus, mais niveau intellectuel, la conversation est un peu limitée. Contrairement à ma famille, je n'ai aucune adoration particulière pour les bovins.

Car si je ne suis pas un garou, je suis néanmoins censé être quelque chose. J'avais six ans lorsque je me suis rendu compte que je n'étais pas normal. Pas comme eux, ceux de ma famille. Nous étions en train de nous balader car grand-mère avait décréter que c'était le grand nettoyage de printemps et avait fichu tout le monde dehors.

- Dis, grand-père, ai-je demandé en fronçant les sourcils et en étendant ma main devant moi, l'air dépité, pourquoi je n'ai pas de poils comme toi ?

Mon grand-père qui venait de sen métamorphoser s'est assis et a dénudé ses énormes cross blancs. Je n'ai pas reculé, je n'avais pas peur de lui. Cela dit, c'était idiot de lui avoir posé ma question alors qu'il ne pouvait pas parler sous sa forme de loup. Je pensais qu'il aller se transformer pour me répondre, mais il s'est couché et m'a fait signe de grimper sur son dos. Pour qui n'a jamais chevauché un loup-garou, il est difficile d'imaginer à quel point s'est grisant de monter un animal qui fait tout pour vous garder sur son dos en un seul morceau.

Je me souviens de mes rires et de ma sensation de voler tellement il allait vite.

Ce jour-là, sa course folle a réussi à me faire sortir la question de la tête. [...]

 

J'avais huit ans lorsque Nanny cracha le morceau. J'avais étais particulièrement difficile, une vraie tête de mule, à défaut de loup.

- T'es méchante, lui avais- je crié après avoir étais rejeté par mes copain une fois de plus, trop méchante !

Et j'avais éclaté en sanglots. Nanny s'était accroupie près de mon lit et m'avait pris dans ses bras en me berçant doucement. Mais j'étais trop grand pour être calmé par une berceuse et je l'avais repoussé, elle et son amour inconditionnel, de toutes mes forces. Alors Nanny m'avait chuchoté un secret.

- Tu n'es pas un loup, mon poussin, mais tu es fils de loup. Et peut-être qu'un jour tu seras quelque chose de bien plus puissant, bien plus puissant que les loup.

 

Chapitre 17

La trahison

 

[…] NOOOOON ! Hurlai-je comme une bête blessée.

Je me retournai et mon regard fou se fixa sur la voiture. Chuck avait disparu. Je foncé et me jetai au volant. Dans une brume rouge, je rentrai à la maison. Chuck était là, en train de m'attendre sur la pelouse bien rasée. S'était transformé.

Il s'avança vers moi ? Les mains ouvertes, le regard suppliant.

- Indiana, c'était pour ton b...

Je lui collai la plus belle droite de ma vie. Utilisant mon entraînement avec Axel, j'avais mis tout mon poids, tous mes muscles dans ce coup. Il fut si violant que Chuk bascula en arrière.

Il ne bougea plus.

Pour la première fois de ma vie, je venais d'assommer un loup-garou.

Sans un regard pour sa masse effondrée, je passais devant lui. Nanny avait dû sentir ma fureur d'alpha, car elle surgit, le regard inquiet.

Un seul coup d’œil à mon visage fermé et elle se ressaisit. Elle vit Chuck effondré au milieu de la pelouse et haussa un sourcil.

- Que s'est-il passé ?

- Rien, répondis-je sèchement.

- Tu l'as frappé ?

- Oui.

- Avec quoi ?

Je désignai mes mains.

Son second sourcil se haussa.

- Tu as utilisé quelque chose ? Un bout de bois, une brique ?

- Non grognai-je.

Elle me dévisagea, intrigué. Tu veux dire que tu as assommé Chuck juste avec tes points ?

- Non.

- Ahhh ? Je me disais aussi...

- Avec un seul.

Et pendant qu'elle me regardait, bouche bée, je montai dans ma chambre.

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