top of page

Le Souffle des dieux

3. Les neufs temples

 

Les centaures. Voilà le service d’ordre. Un troupeau d’une vingtaine de ces chimères au corps de cheval et au torse d’homme vient de surgir sur la droite. Probablement une patrouille e reconnaissance. Ils descendent les rochers au trot, les sabots fébriles, les bras croisés sur leur poitrail ou brandissant de longues branches pour fouetter les plantes à la recherche des élèves dieux.

Ils s’enfoncent dans le champ de fleurs, dont les pétales pourpres leur arrivent jusqu’en haut des jambes. Nous les guettons de loin, tête au ras des coquelicots. Vus sous cet angle, les centaures ressemblent à des canards nageant sur un lac rouge sang.

Ils accélèrent leur trot et s’avancent dans notre direction comme s’ils avaient pu humer notre présence. Nous n’avons que le temps de nous aplatir au sol. Heureusement les coquelicots sont plantés dru et leurs corolles rouges forment un rideau-écran.

Les sabots des centaures nous frôlent, mais soudain le ciel semble se déchirer et une pluie dense s’abat. Sous l’averse, les centaures deviennent nerveux. Certains se cabrent, comme si leur partie cheval ne supportait plus l’électricité de l’air. Ils se concertent, alors que l’eau ruisselle dans leur barbe, puis décident soudain d’abandonner les recherches.

Nous restons immobiles, longtemps. Les nuages noirs se dissolvent peu à peu, laissant place à un soleil qui fait briller les gouttes d’eau comme autant de petites étoiles sur les feuilles. Nous nous redressons, les centaures ont disparu. 

​FOLLOW ME

  • Wix Facebook page
  • Twitter Classic
  • c-youtube
bottom of page