
La Quête d'Ewilan
Les frontières de glace
« Le mercenaire du Chaos avait fait un pas en avant.
Les deux amis étaient acculés au parapet et l’assassin se délectait visiblement de la situation. Son épée siffla une seconde fois. Camille ne put retenir un cri. Le rire du mercenaire résonna à nouveau, méprisant et mortel. Sur son épaule, le gommeur ressemblait à une outre flasque et putride, le compagnon idéal pour un être tel que lui. Salim serra les dents.
- Donne-moi ton poignard, ordonna-t-il à Camille.
- Non, Salim…
Le mercenaire baissa la pointe de sa lame.
- Mais oui, persifla-t-il, excellente idée. Donne-lui donc ton poignard…
Sans s’occuper de lui, Salim fixa son regard dans les yeux de son amie.
- Donne ! lui enjoignit-t-il.
Sa voix était calme, assurée. Il était pourtant tendu comme un arc et les muscles de ses mâchoires tremblaient imperceptiblement.
Lentement, Camille dégagea le couteau qu’Ellana lui avait offert, et le lui tendit. Salim se tourna vers le mercenaire.
- Quel courage ! railla ce dernier. Si tu n’étais pas aussi ridicule, je te trouverai presque comique.
-Chez moi, on a un dicton, articula Salim d’une voix blanche. On dit « stupide comme un mercenaire ».
Piqué au vif, l’assassin sursauta. Il relâcha son attention une infime seconde.
Salim bondit. Il était rapide, décidé mais le mercenaire était une machine à tuer surentraînée. Il évita sans peine la charge maladroite du garçon et leva son épée. »
