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        Le pacte des Marchombres

 

 
                   Ellana
                          

« Ellana contempla avec étonnement la fourmilière qu’était devenue l’esplanade. L’ordre serein qui avait régné pendant plus de quatre mois sur la caravane avait volé en éclats, rôles et tâches avaient été redistribués. Elle n’y avait plus sa place. Ankh Pil’Tarn lui avait pourtant proposé de l’embaucher comme aide intendante, mais elle avait refusé. Organiser des voyages ou tenir des livres de comptes était à l’opposé de ce dont elle rêvait.

Elle passa son arc en bandoulière, vérifia que son couteau jouait bien dans son fourreau et tourna les talons.

- Où vas-tu ?

Ellana sursauta. Sayanel se tenait à côté d’elle sans qu’elle l’ait vu ou entendu approcher. Elle ne put résister au plaisir de lui rendre la monnaie de sa pièce :

- Suivre mon chemin.

Il sourit.

- Mais encore ?

Elle frôla la bourse dans sa poche.

-J’ai des amis à voir en ville, puis j’achèterai un cheval et je partirai à la découverte du monde.

Elle s’attendait à ce qu’il tente de la dissuader en arguant sur son âge ou tout au moins qu’il lui enjoigne la prudence, il se contenta de hocher la tête.

- Je crains qu’acheter un cheval soit encore au-dessus de tes moyens.

Elle haussa les épaules.

- Dans ce cas, je travaillerai pour gagner de quoi me l’offrir et si j’en ai assez d’attendre, je partirai à pied.

- C’est un programme intéressant. J’avoue que si je n’avais pas déjà un élève que je dois d’ailleurs retrouver, je t’accompagnerai volontiers dans ta… découverte.

Ellana lui jeta un coup d’œil surpris, incapable de deviner s’il était sérieux ou s’il se moquait d’elle. Il lui renvoya un regard clair qui gomma ses doutes.

- Un élève ? Que veux-tu dire ?

Il choisit d’ignorer la remarque.

- Je ne peux m’attarder, lui annonça-t-il, mais avant de partir j’aimerais savoir si tu as trouvé la réponse à ta question. Celle qui te tracasse depuis notre rencontre avec les Raïs.

- Il y a deux réponses à cette question comme à toutes les questions, lui répondit-elle. Celle du savant et celle du poète. J’ai une idée pour celle du savant.

- Je t’écoute.

- On s’attache aux gens parce qu’on a peur d’être seul et cette peur est plus forte que la crainte de les perdre.

- Tu crois vraiment cela ?

- Je ne sais pas. J’attends de découvrir la réponse du poète pour me faire une opinion. Elle est souvent difficile à trouver.

Sayanel acquiesça d’un hochement de tête.

- Je peux te donner un indice, dit-il.

Il s’était exprimé d’une voix placide pourtant, lorsqu’il se pencha, l’attention d’Ellana était absolue.

Il prononça un mot.

Un seul.

- Marchombre. Â»

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